Gucci à Arles, Louis Vuitton à Saint-Paul-de-Vence, Chanel à Paris, Dior à Chantilly… Retour sur les époustouflants défilés « croisière 2019 ».
Après des années durant lesquelles Chanel, Gucci, Louis Vuitton ou Dior ont parcouru la planète – Japon, Brésil, Cuba, Angleterre, Corée du Sud, etc. –, ces grandes maisons ont choisi cette année la France pour dévoiler, dans des décors dignes des superproductions hollywoodiennes, leurs collections croisière 2019.
Gucci a mis le feu à Arles, enflammant, au sens propre comme au figuré, les Alyscamps, une nécropole romaine du IVe siècle avant J.-C. Alessandro Michele, le directeur artistique de la griffe florentine, a imaginé un fil de feu illuminant le centre du chemin en terre battue, qui pour l’occasion, faisait office de podium. De chaque côté, assis sur des bancs en miroir et éclairés par des bougies, les invités ont pu assister à une procession nocturne à couper le souffle, composée déplus de 110 looks d’une richesse incroyable.
Gucci est la seule maison de haute couture à présenter la femme et l’homme a travers une même collection croisière.
De splendides duchesses modernes en # robe de satin à volants flirtaient avec de < jeunes garçons vêtus de leggings zébrés associés à des chaussettes roses inspirées * de la pop des années i960 ; des sylphides habillées de robes décorées de parements religieux côtoyaient des beautés modernes en tunique de velours à l’austérité médiévale, agrémentées de colliers-croix religieuses. De références au spirituel et à la peinture de la Renaissance italienne il est question dans cette collection, où le sacré se frotte au baroque, où le beau est mâtiné de bizarre.
Si Gucci connaît un succès planétaire avec son univers maximaliste et opulent, sa réussite passe également par la création de pièces plus accessibles. Au cours du défilé, l’assistance a pu repérer un manteau en cachemire rouge, des modèles estampillés Château Marmont, le célèbre hôtel de Los Angeles, des blazers en tartan et des manteaux en soie fleurie.
Gucci a aussi fait mouche avec ses accessoires, comme les escarpins et les sacs logotypés, les nouvelles baskets avec la bande Web identitaire et les lunettes de soleil asymétriques, en forme d’insecte rock’n’roll ou encore d’inspiration biker à clous. Sans oublier une série de pièces de maroquinerie, du sac à main au sac à dos, dotées de deux compartiments réservés au rangement des mocassins, signatures de la maison.
Direction la Côte d’Azur.
C’est dans les jardins de la Fondation Maeght que Louis Vuitton a posé ses malles, le temps d’un défilé croisière placé sous le signe de l’art. Les mannequins déambulaient dans le « Labyrinthe » de Miro et au milieu des sculptures de Giacometti. A l’aise dans leurs baskets ultragraphiques à la semelle hybride et revisitées en cuissardes, elles trottaient, cintrées dans des boléros de cuir aux plissés excentriques chics, ou arboraient fièrement des manteaux oversize et hyperépaulés. Côté accessoires, on retient les lunettes XXL, les sacs-boîte et les sacs dotés d’une tête de chat hirsute, fruit d’une collaboration avec Grâce Coddington. Cette papesse du style, éternelle it-girl et mythique journaliste au Vogue américain, reconnaissable à sa chevelure flamboyante, a imaginé une collection capsule qui met en scène d’adorables félins.
Hormis ces futurs collectors, les invités ont été éblouis par les damiers en sequins XXL qui captaient à merveille la lumière de la Côte d’Azur. Au-delà d’un tempo délibérément très arty, certaines pièces revendiquaient un esprit résolument tailleur, avec des détails ultra-féminins, comme ces cols relevés, entièrement rebrodés de strass. Pour cette collection architecturée et teintée d’extravagance totalement maîtrisée, le directeur artistique de l’univers femme chez Louis Vuitton, Nicolas Ghesquière, a revisité des fondamentaux de la maison de façon très contemporaine. Il a notamment multiplié les références aux codes de la couture du passé, tout en les ancrant dans une folle modernité. Il a aussi fait la part belle au denim, qu’il a retravaillé sous toutes ses coutures dans des versions sexy en diable.
Dior à Chantilly
Dior a choisi le cadre somptueux des Grandes Ecuries du domaine de Chantilly pour sa collection croisière. Un orage retentissant s’est abattu sur le site choisi par Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique, apportant une touche de poésie d au show. Sous le signe de la tradition équestre française, la créatrice romaine imposé une dynamique énergie mexicaine à la collection. Les mannequins ressemblaient à de fières amazones dont les tenues regorgeaient de dentelle de soie, de cuir ou de coton, de vestes d’équitation rappelant celle du Bar, le tailleur mythique de la maison, d’où s’échappaient des jupons aux éclats latinos. La toile fut détournée par Maria Grazia Chiuri, qui remplaça les dessins désuets par des représentations d’animaux sauvages. Question accessoires, saluons le travail de broderie sur les sacs, les ceintures larges marquant à l’extrême la taille et ressemblant à des bijoux et les néosombreros.
Chanel à Paris
La maison Chanel, quant à elle, a choisi la capitale pour présenter sa collection croisière, qu’elle a dévoilée, le temps d’une escale, avec comme décor un paquebot géant flottant sous la nef du Grand Palais. La griffe est passée maîtresse dans l’art de la surprise : on se souvient de la reconstitution d’un hall d’aéroport, d’un supermarché, d’une cascade en pleine jungle, de jardins à la française ou de la base de lancement d’une fusée.
Cette fois, ce fut une réplique grandeur nature du paquebot « La Pausa », baptisé du même nom que celui de la résidence d’été que possédait Gabrielle Chanel sur la Côte d’Azur, à Roquebrune-Cap-Martin. Le navire, rappelant les grandes heures des voyages transatlantiques, mesurait presque la moitié du célèbre «Titanic». Les mannequins défilaient le long de la coque du navire, amarré à quai comme par enchantement. La rayure marine et le sac bouée volaient presque la vedette au tweed, pourtant prêt à voyager et à se décliner sur les tailleurs jupe ou pantalon, comme sur les petites robes ou des blazers croisés. L’ensemble était à mixer avec des bérets et des babies
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